Escroquerie bancaire : le caïd fait tomber sa compagne

Michel Lepage et sa compagne ont monté une centaine de faux dossiers de crédits immobiliers pour escroquer près de 21 millions d’euros à la Société générale entre 2009 et 2013.

L’ancien braqueur Michel Lepage et sa compagne risquent gros pour avoir falsifié une centaine de dossiers pour des prêts immobiliers. L’escroquerie, qui aurait rapporté plus de 20 millions d’euros, a été jugée du mercredi 3 au vendredi 5 octobre au tribunal correctionnel de Nanterre. La procureure a requis cinq ans de prison et 800 000 euros à l’encontre de la compagne de l’ancien caïd pour escroquerie, et deux ans de prison ainsi que 200 000 euros contre ce dernier pour blanchiment.

« Il n’est plus la vedette de ses procès, c’est rassurant », a commenté Philippe Dehapiot, l’avocat de Michel Lepage dit « le Gros », figure du grand banditisme aux 24 ans de prison, auprès de nos confrères du Parisien. C’est sa compagne qui tient le haut de l’affiche : elle a obtenu plus de 20 millions d’euros de prêts grâce à des dossiers falsifiés, fausses fiches de paye et avis d’imposition trafiqués.

Une escroquerie d’ampleur réalisée grâce à la complicité d’une responsable des opérations immobilières de la Société générale. Les deux sont, pour la procureure Nathalie Foix, « les Diaboliques, associés pour arriver à leur fin par leur habileté ». La compagne de Michel Lepage touchait des commissions de la banque en tant que « courtière en financement », ainsi que des commissions de ses clients en espèces.

« Des sommes scandaleuses allant jusqu’à 27 000 euros, et tout pour des dossiers non éligibles ! Elle est sans foi ni loi et n’a pas peur de saigner les gens pas aisés… », s’est offusquée la procureure. Les clients de l’arnaqueuse s’étaient vus refuser leurs demandes de crédits plusieurs fois par les banques. La Société générale, a quant à elle, récupéré la moitié de la somme des prêts.
« Des sommes scandaleuses »
C’est finalement à cause de l’ancien caïd de 73 ans que le stratagème a été éventé. Il souhaitait convaincre un juge de lui accorder une remise en liberté en lui fournissant une promesse d’embauche de la société de sa compagne. C’est lors de vérifications sur ladite société que les documents falsifiés ont été mis au jour.

S’il affirme ne pas connaître les rouages de l’escroquerie, Michel Lepage investissait les sommes récoltées dans des assurances-vie et dans des investissements immobiliers, ce qui lui vaut le jugement en blanchiment. Treize autres prévenus sont entendus dans cette affaire en qualité d’intermédiaires. Le jugement sera rendu le 6 décembre.

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