RER A : les usagers crient (encore) leur ras-le-bol de la double exploitation

Lors d’un récent chat en ligne avec la direction commune RATP-SNCF, nombre d’usagers ont critiqué une nouvelle fois cet héritage de l’histoire, qui cause toujours nombre de problèmes.

Ils devaient s’en douter, ils n’ont pas été déçus. Alors que leur centre de commandement unique doit être mis en fonction cette année à Vincennes, les responsables de la direction unifiée de l’exploitation du RER A, qui réunit depuis 2016 RATP, SNCF mobilités et SNCF réseaux, n’ont pas échappé à de nombreuses questions et critiques portant sur la double exploitation de la ligne la plus fréquentée d’Europe, lors d’un échange en ligne proposé aux usagers au début du mois de janvier.

Informations aux voyageurs parfois incohérentes données sur les quais d’un bout à l’autre de la ligne, information incomplète sur l’application mobile de la ligne… mais surtout l’éternelle question de la relève des conducteurs à Nanterre-préfecture, due au fait qu’une partie de la ligne a été faite par extension sur le réseau ferré national, ont fait l’objet de l’ire des usagers-internautes, nombreux à participer à cette session d’échanges en ligne.

« A quand la suppression de cette fichue interconnexion à Nanterre-préfecture qui fait perdre collectivement un temps fou aux usagers à longueur d’année ? », demande l’un de ces usagers. « C’est très pénible car régulièrement, il faut attendre le conducteur pour poursuivre le trajet. Pense-t-on au client une seule seconde dans ce cas précis ? Voilà une belle occasion de satisfaire des milliers de personnes. »

En une heure de discussion, une dizaine de questions et remarques du même acabit se succèdent. Un des usagers du RER A n’était pas présent sur le chat, mais combat cette interconnexion depuis des années, la mesurant chaque jour à la seconde près. Thierry Robin vit à Achères (Yvelines), travaille à Paris, il emprunte la ligne plus de 250 jours par an et fait parvenir ses relevés à la presse. L’année dernière, il a établi une durée de relève moyenne d’un peu plus de deux minutes dans les deux sens… soit quelques heures par an.

« S’agissant spécifiquement de la relève et de son impact sur la circulation des trains, une étude indépendante, sous l’égide d’Île-de-France mobilités, sera menée cette année », rappelle début janvier aux internautes Mathilde Mahaut, la responsable de la direction unifiée de l’exploitation de la ligne. « Ils peuvent aussi être la conséquence de mesures de régulation », nuance-t-elle des temps d’attente en gare de Nanterre-préfecture.

Mais la relève n’est pas le seul reproche fait par les usagers à propos de la double exploitation. « L’information voyageurs est parfois différente en zone RATP et en zone SNCF », note l’un d’eux. « L’application pour mobiles Mon RER A ne fonctionne que sur la branche RATP », indique un autre. L’application devrait être améliorée dans les mois à venir, et « des actions communes » en faveur de « la cohérence de l’information transmise sur l’ensemble de la ligne ». La fin de la relève, elle, attendra encore.

Les 43 rames les plus anciennes rénovées à partir de 2020

Signé avec le groupe espagnol de matériel ferroviaire CAF, le contrat concerne études et rénovation des 43 rames MI 2N, qui circulent sur la ligne A du RER depuis 1997.

Les 43 rames les plus anciennes du RER A entreront en rénovation à partir de 2020, ont récemment annoncé la RATP et Île-de-France mobilités, organisme satellite du conseil régional chargé des transports. Leurs intérieurs devraient à terme se rapprocher de l’aménagement actuel des rames les plus récentes produites par le consortium réunissant Alstom et Bombardier, les 140 MI 09 dont l’exploitation a débuté à partir de 2011 sur le RER A.

Signé avec le groupe espagnol de matériel ferroviaire CAF, le contrat concerne études et rénovation des 43 rames MI 2N, qui circulent sur la ligne A du RER depuis 1997. Son montant total est de 121,3 millions d’euros, il doit « permettre d’assurer une cohérence des trains exploités sur la ligne et contribuera à améliorer le confort pour les voyageurs », indique le communiqué commun d’Île-de-France mobilités et de la RATP.

Les premières rames rénovées devraient entrer en service en 2020. Leur réaménagement prévoit « une nouvelle ambiance intérieure », avec le remplacement du pelliculage, du revêtement de sol, des sièges et de l’éclairage. « Toutes les rames seront équipées de systèmes de vidéo-protection ainsi que d’écrans d’information voyageurs, et seront aménagées pour permettre aux personnes à mobilité rédiute de communiquer avec l’agent de conduite », détaille également le communiqué.

PHOTO (RER A): LA GAZETTE DE LA DEFENSE
CREDIT PHOTO (train) : ÎLE-DE-FRANCE MOBILITES

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