Chaque midi, avant la crise du Covid, les salariés de la Défense étaient nombreux à se presser afin d’obtenir une table dans un des restaurants des Terrasses de l’Arche. Avec le retour progressif à la normale, beaucoup ont repris leurs bonnes vieilles habitudes, mais avec une inconstance qu’a bien remarquée Yannick Verdier, de l’établissement Les Darons : « Le passe sanitaire ne nous pose pas de problème, on ne perd pas de temps à le contrôler. Le vrai handicap en ce moment, c’est clairement le télétravail ».

Habitué à des services tendus du lundi au vendredi, et même les week-ends parfois, le gérant déchante désormais trois jours par semaine. « Depuis la généralisation du télétravail, les lundis et les vendredis sont très calmes. Et le mercredi, journée des enfants, c’est très calme aussi… J’espère que cela va s’assouplir avec le temps. Axa, qui a son siège juste à côté, devait lever le pied sur la pratique au mois d’octobre, donc il y a un espoir… ».

Autre espoir à l’horizon, le retour des événements à la Paris la Défense Arena. Cela faisait des mois que tous les rendez-vous sportifs de fin de semaine et que les concerts étaient tantôt reportés, tantôt annulés. S’il n’a pas à déplorer de situation financière catastrophique, Yannick Verdier se plaint de la difficulté à recruter du personnel. « Même en formant des gens qui n’ont pas d’expérience, c’est juste difficile de trouver des gens qui veulent travailler, avec ou sans compétences ».

Même son de cloche au Ballon, un restaurant de cuisine traditionnelle française situé place des Reflets. À l’écart des principaux axes de circulation et du parvis, la gérante doit compter sur la clientèle des tours voisines… qui se vident de plus en plus.

« Actuellement, je ne fais même pas 50 %. Je remplis à peine ma terrasse et aujourd’hui, il y a eu zéro couvert à l’intérieur, regrette sans perdre le sourire Alice Duarte, la gérante.
Le problème, c’est que l’entreprise CGE tout à côté va partir, parce que la tour devient obsolète. Des entreprises sont passées en 100 % télétravail et sont parties aussi… Je n’ai jamais connu une crise comme celle-là en vingt ans ».

Pour ne rien arranger, son restaurant fait face à la tour Aurore, en rénovation depuis deux ans. Et le chantier ne fait que commencer : « Il va y avoir des travaux sur toute la place parce qu’il vont casser toute la dalle (voir notre édition du 15 septembre). Je vais pouvoir ouvrir mais s’il y a du bruit et de la poussière, à un moment donné, les gens iront plus loin. Je vous cache pas que l’on a pris un avocat, pour voir si l’on peut être dédommagés en cas de pertes de chiffre d’affaires ».

Ce contexte peu favorable à la restauration n’a pourtant pas empêché certains de se lancer dans une nouvelle aventure. En dépit des travaux, du Parvis cette fois, le remplaçant du Globe Trotter, le Tusk, a ouvert ses portes jeudi 16 septembre.
La décoration du restaurant a été pensée en collaboration avec une galerie d’art parisienne.
L’établissement est subdivisé en deux salles, pour une même ambiance dans des tons un peu pastels : « Tout est très coloré, un peu Montbriand dans le style », juge le co-gérant Oscar Louveau.

D’un côté, un espace boulangerie avec ventes de repas sur le pouce et terrasse. Côté fontaine Agam, une grande salle de restaurant, avec véranda, où peuvent y être servis jusqu’à 120 couverts par jour. C’est en tout cas l’objectif de la direction, loin d’être atteint les premiers jours d’ouverture.

CRÉDIT PHOTO : LA GAZETTE DE LA DÉFENSE