Chaque semaine, la Gazette de la Défense vous propose une confrontation entre une photographie d’archives et une vue actuelle du quartier d’affaires, pour mieux cerner la transformation radicale qu'a connue la Défense depuis ses débuts, à l’orée des années 1960.
La décennie 1880 fut marquée par une frénésie de nombreux maires pour les statues commémoratives, avec pour horizon le centenaire de la Révolution française. Mais, c’est dans une autre optique que le sculpteur parisien Henri-Léon Thiébaut fut choisi pour réaliser La Défense de Paris, cette œuvre qui trônera au milieu du carrefour de Courbevoie – aujourd’hui disparu – et qui donnera son nom au quartier d’affaires.
Inaugurée en 1883 par le ministre de l’Intérieur d’alors, Pierre Waldeck-Rousseau, cette statue de bronze fut érigée pour honorer les victimes civiles et militaires de la guerre franco-prussienne de 1870 et saluer le patriotisme des Parisiens ayant lutter contre l’ennemi, lors de la bataille de Buzenval.
Il s’agissait pour le gouvernement républicain de mettre en avant l’action du Gouvernement de la Défense nationale, au pouvoir de septembre 1870 à février 1871 après la capture de l’empereur Napoléon III. Cette carte postale ancienne que la Gazette vous propose aujourd’hui illustre parfaitement ce qu’a vu la centaine de milliers de curieux massés pour l’inauguration de la statue. Entourée de grilles à pointes, cette œuvre massive, encadrée de quatre lampadaires au gaz, était alors érigée sur le socle en pierre qui supporta une statue de Napoléon 1er, aujourd’hui conservée aux Invalides.
Durant près d’un siècle, les trois personnages sculptés – un soldat, une représentation féminine de Paris et une allégorie des souffrances endurées par la population civile – domineront à l’extrémité ouest l’axe Louvre – Arc de Triomphe. Avec les travaux de la gare RER et la construction du Parvis de la Défense durant les années 1970, l’œuvre sera déplacée à plusieurs reprises.
À partir des années 1980, elle trône sur un disgracieux socle de béton dans un patio, au nord de la fontaine Agam, avant d’être restaurée et placée au centre du complexe de restauration Table Square, à mi-chemin entre la Grande Arche et la Seine, juste devant Coeur Défense.
