Sans tenir compte des événements estivaux, dont un concert de musique classique ou un spectacle de hip-hop qu’organisera la ­Maison de la musique à destination des Nanterriens ne pouvant se permettre des vacances, la saison culturelle 2021-2022 débutera en septembre prochain. Présentée le 15 juin dernier, la programmation est riche cette année de spectacles et concerts annulés en 2020, à cause de la pandémie, puis
reportés.

« On a pris le parti de réinviter les artistes qu’on avait prévus l’an passé, souligne Dominique Laulanné, directeur de la Maison de la musique. Quelque part, je n’avais pas envie de papillonner avec de nouveaux artistes et d’abandonner comme de vieilles chaussettes ceux qui sont tombés à la mauvaise période ». Ont ainsi été repêchés le rappeur Ali, ancien compagnon de route de Booba, Stéphane Eicher, les spectacles de danse Seconde Nature (voir notre édition du 14 octobre 2020) et Queen Blood, chorégraphié par Ousmane Sy aujourd’hui décédé (voir notre édition du 30 octobre).

« On a essayé de créer une programmation avec une vraie cohérence, avec des artistes reportés et de nouveaux qui arrivent, détaille Dominique Laulanné. En parlant des nouveaux, la saison s’ouvrira avec une personne que l’on aime beaucoup et qui est très important dans la saison : Sofiane Saïdi ». Cette figure du raï sera en effet au cœur de trois événements. D’abord un concert de pur raï, que le chanteur de Sidi Bel Abbès donnera en compagnie du groupe Mazalda.

Dès le lendemain, il retrouvera la scène mais aux côtés cette fois du guitariste Rodolphe Burger et de Mehdi Haddab, « le Jimmy ­Hendrix de la oud électrique », ainsi que le surnomme Dominique Laulanné. Ensuite, on retrouvera Sofiane dans l’année avec une résidence. Il créera son « Cabaret du futur » avec entre autres La Chica, une chanteuse vénézuélienne. Le son sera très électro, très travaillé, pour apporter de la modernité, « un nouveau souffle au raï ».

Autre artiste phare de cette prochaine programmation : Théo Ceccaldi. Ce violoniste français, récompensé aux Victoires du jazz 2017 s’est fait une place parmi les nouvelles voix de la scène jazz européenne. « C’est un musicien hors pair !, vante Dominique Laulanné. Avec sa formation classique et son ouverture musicale, il possède une justesse dans ses approches assez étonnante ». L’épidémie de coronavirus a très largement retardé la collaboration entre l’artiste et la Maison de la musique, qui sont en contact depuis deux ans maintenant.

Le retard sera rattrapé cette ­année, avec trois créations de Théo ­Ceccaldi à l’affiche. La ­première aura lieu le 13 novembre dans le cadre d’une Grande soirée éthiopienne, durant laquelle il se produira avec deux jeunes chanteuses d’Addis-Abeba. Il portera également une seconde création, plus familiale, aux côtés de son père et de son frère, violoncelliste. Une troisième, plus acoustique aura lieu au mois de mars dans un format quintet.

Les amateurs de musique classique n’ont pas été oubliés. Des concerts en petit comité seront donnés dans l’auditorium d’une centaine de places. « L’idée était de pouvoir boire un verre avec des artistes à la fin du concert, précise le directeur. Ce seront des formats d’une heure, durant lesquels on abordera des répertoires divers, du tango à La danse macabre de Camille Saint-Saëns ». À noter également, une rencontre entre l’ensemble orchestral TM+ et le directeur du Centre dramatique national de Sartrouville, la Vallée de l’étonnement, d’après la pièce de Peter Brook et dont la Gazette de la Défense aura l’occasion de reparler.
Billetterie et programmation complète sur le site internet maisondelamusique.eu.

CRÉDIT PHOTO : AURORE VINOT