« Si la décision de reprendre est prise, il faut qu’elle soit durable », prévient Lahoucine El Bahaoui, directeur du CSM Football de Puteaux. Entre manque de visibilité et protocoles sanitaires inapplicables, nombreux sont les clubs sportifs amateurs de la Défense à se plaindre de l’action du gouvernement. S’ils reconnaissent que la situation sanitaire complique les prises de décisions, certains dénoncent des règles incompréhensibles et un manque de mesures au cas par cas.

Le gouvernement a promis une nouvelle enveloppe de 400 millions d’euros pour aider l’ensemble du secteur sportif et le renouvellement pour 2021 du fond d’aide d’urgence pour les associations sportives. Un soutien financier inutile pour les clubs amateurs interrogés, qui assurent avoir des comptes solides. Bien que certains aient amorcé le virage des cours en vidéo, tous espèrent un retour rapide des licenciés dans les centres sportifs.

« Ce qui est gravé dans le marbre, c’est que les jeunes mineurs pourront reprendre une activité sportive, selon un protocole à détailler, explique Stéphane de Castilla, directeur du Courbevoie sport tennis. Ce n’est pas plus précis que cela ». Alors qu’Emmanuel Macron a pourtant indiqué, mardi 17 novembre, les contours de son plan d’action en faveur du sport amateur, le flou persiste dans l’esprit des associations sportives de la Défense. 

« On a rien d’officiel, regrette aussi Lahoucine El Bahaoui, du CSM Football de Puteaux. Il est difficile de suivre la communication gouvernementale, parce qu’on nous annonce des choses à 8 h, démenties à 18 h ». De la visibilité sur l’avenir, c’est la principale revendication du milieu du sport amateur et de ses 16 millions de licenciés. Pour l’heure, au seul stade du souhait présidentiel, la reprise pour les jeunes des activités sportives en clubs a peut-être été confirmée depuis par le chef de l’État, lors de son allocution hier mardi 24 novembre (déclaration télévisée prévue après l’écriture de ses lignes).

« Je serais heureux pour les enfants, se réjouit Khalid Aït Omar, adjoint au maire chargé des sports à Courbevoie et coach d’athlétisme, avant de s’alarmer. Mais, je suis aussi inquiet pour les adultes qui passent 18 heures par jour sur une chaise. Cela aura forcément des répercussions dans un mois, un an… sans compter la perte en masse musculaire et en mobilité ». 

La santé des clubs ne serait, elle, pas préoccupante. Le nombre de licenciés dans les associations interrogées se maintient. Quant à leur trésorerie, elle n’inquiète pas pour le moment. « S’il y a un problème, c’est surtout au niveau des fédérations, clame l’adjoint au maire. Au club d’athlétisme, on a versé 90 000 euros à la Fédération Française d’athlétisme pour organiser des compétitions. Presque aucune n’a eu lieu depuis près d’un an, mais on nous rembourse rien… ». 

Autre sujet d’inquiétudes, le futur protocole sanitaire. « La lueur d’espoir serait qu’ils fassent une distinction entre les disciplines, car il y a une différence importante au point de vue sanitaire entre le judo et le tennis », plaide Stéphane de Castilla.

En attendant d’en savoir plus, des associations de sport amateur se sont lancées dans le digital pour maintenir leurs adhérents en forme. « À Courbevoie, elles ont bénéficié de l’aide de professionnels de la vidéo, pour mettre en place des circuits-training à distance pour leurs licenciés », explique Khalid Aït Omar, qui annonce que la Ville va, elle aussi, mettre en ligne des séances de remise en forme, mais à destination de tous les habitants, et ce jusqu’à Noël. 

ATTENTION !
En raison des mesures sanitaires prises pour lutter contre la propagation du coronavirus, les évènements sportifs sont susceptibles d’être annulés, reportés ou le nombre de places disponibles limité.

CREDIT PHOTO : PUTEAUX TENNIS CLUB