Alors que les travaux de la future gare du RER E située entre les terrasses de l’Arche et les Groues se poursuivent à Nanterre jusqu’à son ouverture prévue en 2022 (voir encadré), le nombre d’accès pose question. Pour accueillir les 5 000 voyageurs quotidiens en heure de pointe envisagé dans le cadre du projet Eole (prolongement vers l’ouest du RER E, Ndlr), deux sont prévus, un premier au sud depuis le futur siège de Vinci, Archipel, un deuxième au nord depuis le quartier des Groues.

Un dispositif insuffisant selon les riverains présents lors d’une réunion publique sur les projets du quartier des Groues organisée par Paris La Défense mardi 28 janvier dernier. Présente pour faire le point sur l’avancement du chantier, la directrice des opérations du projet Eole à Nanterre-La Défense a dû faire face aux nombreuses interrogations des riverains.

« C’est une gare insérée […] avec l’entrée de la gare qui se fait à travers un porche, c’est-à-dire une ouverture de grande dimension dans un des bâtiments du siège du groupe Vinci, celui qui est rue Hébert pour pouvoir déboucher sur une passerelle qui dessert quatre quais donnant accès à six voies », décrit Aurélie Carnel, directrice des opérations à la Défense pour SNCF Réseaux.

« Chacun des quais est desservi par des escaliers mécaniques, des escaliers fixes et des ascenseurs pour donner une fluidité et un déplacement le plus autonome possible aux voyageurs », dépeint la responsable du projet. Une fois cette présentation des installations terminée, les riverains ont interpellé la représentante sur les modalités d’accès à la gare, puis aux quais.

« Vous nous avez parlé de l’accès par le grand porche, mais y aura-t-il d’autres accès ? », demande alors un habitant. « On a une passerelle qui est ouverte des deux côtés. L’accès principal se fera par le porche […] à travers le bâtiment Vinci, par une entrée qui est sur le boulevard de La Défense […] et puis au nord, on a une sortie et une entrée qui sera rendue possible et qui seront connectées à tous les espaces [..] cours de construction » répond Aurélie Carnel.

La présence de seulement deux accès rend sceptiques quelques participants à la réunion ce soir-là. « Pourquoi ne pas avoir créé une sortie sur le pont Aimé Césaire ? » s’enquit un autre riverain. « L’ensemble de la gare a été construit à long terme par rapport au développement futur du quartier et des différentes lignes projetées du Grand Paris Express, répond la directrice des opérations. L’analyse qui a été faite avec le parti-pris de l’insertion urbaine a montré qu’un ouvrage avec un double accès nord-sud était suffisant pour gérer l’ensemble des flux ».

Un riverain demande pourquoi un accès n’a pas été mis en place à l’Arena. « L’idée a été de recentrer le projet dans l’insertion urbaine et de ne pas rajouter des modes de transports les uns à côté des autres, souligne la cheffe des opérations. Pour cela, il fallait une gare juste dimensionnée et qui ne s’étale pas trop. »

« À Nanterre-Préfecture, on pouvait choisir sa sortie et cela nous faisait gagner cinq à dix minutes de marche, donc ce que vous nous proposez là est un sacré changement de culture », relativise un riverain. Selon la responsable du projet, « 5 000 personnes en heure de pointe emprunteront la gare » chaque jour provoquant l’étonnement de l’assemblée.

Si ces chiffres laissent l’assistance perplexe en raison du nombre de projets prévus -le siège de Vinci, Origine et Nouvelle Vague ou encore In Défense – SNCF Réseaux compte bien répondre à la demande. Dès l’ouverture de la gare en 2022, 10 RER circuleront en heure creuse et 16 en heure de pointe, puis en 2024, 14 trains en heure creuse et 22 en heure de pointe.

Gare Eole : « L’essentiel du génie civil est terminé, nous allons poser les rails »

Dans le cadre d’une réunion publique mardi 28 janvier dernier organisée par Paris La Défense, la directrice des opérations du projet Eole, Aurélie Carnel a pu faire le point sur l’avancée des travaux de la future gare du RER E à Nanterre et annoncer les étapes à venir. « L’essentiel du génie civil est terminé, nous allons poser les rails, explique Aurélie Carnel. Les quais sont terminés tout comme la passerelle d’accès et les cages d’ascenseurs ».

La représentante prévoit pour le premier semestre 2020 la « fin des travaux d’élargissement du pont Arago, la fin de la pose des abris de quais et de la plateforme à l’est du pont Aimé Césaire. » La pause des voies, laquelle a déjà débuté en novembre dernier, se poursuivra jusqu’en novembre 2020 pour « relier le dépôt à la gare, puis la gare au tunnel. » Les premiers trains circuleront en 2022.