« Il y a plus de mille personnes, ça plaît », souffle Frédéric Lambert, soulagé. Co-fondateur de Passage enchanté, la société qui vient d’ouvrir le Jardin défendu à la Défense, après avoir transformé un Monoprix du IXe arrondissement parisien en lieu festif le 16 mai dernier, il croise les doigts : comment conjuguer météo capricieuse et attentes d’une clientèle protéiforme ?

Frédéric Lambert a de quoi être soulagé : l’ouverture du lieu a dû être décalée, en raison d’une météo capricieuse. Les prévisions, qui promettaient des orages, le lendemain vendredi 7 juin, ont également obligé les organisateurs à fermer le lieu ce jour-là. « C’est le pari, un rooftop, ça ne marche que s’il fait beau, grimace-t-il. On part avec l’idée qu’il fera potentiellement moche 8 jours par mois. »

Mais à l’heure de l’ouverture, jeudi 6 juin, le soleil, bien présent, a attiré une foule de curieux dans l’espace de 1 500 m², situé à gauche du dôme de l’UGC, en haut des escalators qui mènent au centre commercial des 4 Temps. Pour s’installer, il a fallu pas moins de six mois de négociations et un mois de montage avec le géant Unibail-Rodamco-Westfield, propriétaire des 4 Temps.

« On est venus après le boulot », explique Thomas, bière à la main, venu avec trois collègues de travail. « Le lieu est agréable, plutôt bien agencé, en revanche, c’est surprenant pour un rooftop, il n’y a pas de vue ! », commentent les quatre compères. Caché sur la gauche du dôme, le Jardin défendu est en effet l’un des rares rooftoop franciliens où la vue est en hauteur.

Entouré des murs des 4 Temps, l’espace, rectangulaire, n’offre pas de vue de contrebas, proposant seulement la sphère de l’UGC, et les façades vitrées des tours voisines. Pas de quoi faire peur à Frédéric Lambert, qui voit ici une « métaphore de la Défense, avec une vue sur les tours qui dominent » le lieu.

« Je ne m’attendais pas à autant de monde, c’est dommage, j’aurais bien aimé une place assise », s’étonne Léa, qui vient d’acheter un plateau de charcuterie avec deux copines de travail. Pour s’acquitter des consommations, boissons, plateaux de charcuterie ou de fromage, le liquide n’est pas accepté. Si l’entrée est gratuite, les consommateurs ne peuvent régler au bar que par carte bancaire, et sont invités à convertir leurs espèces en crédits sur une carte magnétique dédiée.

L’enseigne du traiteur Sens gourmand, tenu par les chefs Fabien Gomez et Loïc Cheveu, propose quelques collations en promettant d’être « bon, bio et en circuit court », de 12 h à 15 h, et jusqu’à 22 h sans interruption le samedi. Pour l’instant, ce sont surtout les frites qui semblent séduire la clientèle. La carte des boissons, qui se limite encore à quelques bières, quelques bouteilles de vin et des variations de cocktails à base de Martini, devrait « s’étoffer dans les semaines à venir pour proposer d’autres classiques, tels que les mojitos », rassure une barista.

Parmi la clientèle, de nombreux salariés du quartier d’affaires, en costumes et robes estivales, sont venus ce soir-là pour boire un verre après le travail. « On mise sur une ambiance d’afterwork, légèrement plus calme que nos précédents lieux parisiens », explique-t-on du côté des organisateurs : « On est donc sur une musique lounge, électro, mais ce n’est pas un lieu où les gens viennent danser. »

Le Skyline doit « trouver le juste milieu entre bar urbain et ouvert au public, et notre clientèle d’hôtel qui passe en premier », précise le superviseur de ses contraintes.

Le rooftop de l’hôtel Melià rêve de « s’imposer »

Situé au 19e étage de l’hôtel Melià, ce bar rooftop semi-ouvert vient d’engager un nouveau superviseur. Quatre ans après son ouverture, le bar souhaite renforcer son positionnement haut de gamme. « En ce moment, on est sur un travail identitaire, on cherche ce qui va nous marquer dans le temps et l’espace. L’objectif, c’est de procurer un accès au ciel », s’enthousiasme Franck Lawson, le tout nouveau superviseur du lieu à l’ascension éclair, puisqu’entré par la petite porte en septembre dernier en tant que serveur.
« Pour l’instant, on a besoin de mieux communiquer », concède-t-il. « On a régulièrement des businessmen du quartier qui viennent et qui n’avaient jamais entendu parlé du lieu », poursuit le serveur devenu superviseur du bar « tendance » ouvert tous les jours à partir de 16 h 30. Le Skyline doit « trouver le juste milieu entre bar urbain et ouvert au public, et notre clientèle d’hôtel qui passe en premier, parce que nous sommes avant tout un bar d’hôtel », précise-t-il de ses contraintes.