Entendu tout d’abord pour fraude fiscale, le procès des Balkany reprend depuis lundi 20 mai sur un autre volet plus lourd : les deux élus doivent répondre aux accusations de blanchiment et de corruption lancées à leur encontre par un ancien ami politique du couple : Didier Schuller. Le procès durera cinq semaines, rapporte l’AFP.

Si les deux volets du procès sont intrinsèquement liés, le tribunal correctionnel de Nanterre a décidé d’examiner les deux dossiers de façon séparée, en raison de subtilités juridiques. Après la première semaine de procès, le réquisitoire du Parquet national financier est tombé jeudi 16 mai : quatre ans d’emprisonnement avec incarcération immédiate pour le maire ( LR) de Levallois-Perret, quatre ans dont deux avec sursis contre sa première adjointe ainsi que l’inéligibilité maximale de dix ans pour les deux.

De quoi faire blêmir Patrick Balkany, qui s’est présenté sans son épouse, toujours hospitalisée après une tentative de suicide. L’homme politique, qui fanfaronnait aux premières heures du procès en rectifiant son avocat, Maître Eric Dupont-Morreti, lors de ses déclarations face à la presse, semble maintenant accuser le coup et reconnaît d’une voix lasse avoir commis « des fautes ». Le couple est poursuivi pour « blanchiment aggravé de fraude fiscale aggravée ».

Dans le viseur du parquet national financier, deux propriétés exceptionnelles : le riad Dar Gyucy de Marrakech (dont ils nient être les propriétaires) ainsi que la villa Pamplemousse à Saint-Martin. Le couple est aujourd’hui poursuivi pour avoir dissimulé au fisc la bagatelle de 13 millions d’euros entre 2004 et 2007 grâce à des montages financiers.

Ils ne sont pas les seuls à être entendus lors du procès. Le promoteur saoudien Mohamed Al Jaber est poursuivi pour corruption active pour avoir financé une partie de la propriété de Marrakech contre des délais de paiement supplémentaires pour des contrats immobiliers à Levallois-Perret. Jean-Pierre Aubry, leur homme de confiance à Levallois, ainsi que leur ancien avocat Arnaud Claude sont poursuivis pour avoir mis en place le montage financier, tandis que leur fils l’est également pour avoir souscris des baux fictifs.