Pour la revue spécialisée toujours bien renseignée La Lettre A, le « bras de fer » entre les auditeurs de KPMG et les avocats de Fidal « vire au corps à corps », alors que les deux cabinets étaient pourtant liés par un « accord commercial ». L’année dernière, le leader de l’audit de la tour Eqho a franchi le milliard d’euros de chiffre d’affaires. Il a surtout réussi à débaucher, selon les publications ayant enquêté sur le sujet révélé initialement par Les Echos, d’une centaine à 150 salariés du cabinet d’avocats de la tour Prisma.

« Le troisième acte de « la guerre des cols blancs » promet d’être mouvementé », annoncait La Lettre A suite aux révélations des Echos. Dernier épisode en date de cet affrontement feutré qui fait les beaux jours de la presse spécialisée : la venue de poids lourds des procédures juridiques et commerciales « pour la bataille avec KPMG à propos du raid de masse parisien », annonçait il y a quelques jours The Lawyer, un site internet anglo-saxon d’actualités juridiques.

L’affaire est publiée en détail par Les Echos en février dernier. « La rupture est d’autant plus massive et spectactulaire que les deux entités ont entretenu, pendant longtemps, des relations privilégiées », expliquait alors le quotidien économique de l’affiliation de Fidal au réseau KPMG, rompue dans les années 2000 et depuis régies par des relations de partage de compétences. « En juillet 2018 cependant, KPMG a décidé de rompre l’accord »… mais la société d’audit n’aurait pas respecté une clause de non-débauchage jusqu’en 2020. « C’est inadmissible », s’est ému le président de Fidal auprès des Echos.

Les 130 salariés débauchés, selon le président de Fidal cité par Le Figaro, représentent une part non-négligeable des 480 avocats installés dans la tour Prisma. Parmi ces départs, l’on compte même quelques dizaines d’associés du cabinet d’avocats au chiffre d’affaires de près de 400 millions d’euros,. « Il pourrait attaquer en justice KPMG pour concurrence déloyale », indiquait alors le quotidien.

A en croire The Lawyer, il semble donc que la décision ait été prise par la direction du cabinet d’avocats. Hors des révélations de la presse généraliste comme spécialisée, les directions restent obstinément silencieuses. Même si Fidal a décidé en conséquence, selon La Lettre A, de décaler de trois mois son assemblée générale prévue en mars.