« Je ne comprends pas comment vous faites pour être schizophrènes à ce point : nous ennuyer toute l’année avec des travaux incessants, et nous consulter ensuite sur les travaux ! » La troisième consultation publique qui avait lieu au NCI Com’square a commencé sur les chapeaux de roues, mardi 11 décembre au soir, avec les questions de Laurent Kern, un habitant de Courbevoie qui est venu « remonté comme un coucou ». Ces riverains ont exprimé leurs inquiétudes quant aux habituelles questions de circulation piétonne et d’accès à la dalle.

L’objet de cette consultation était de faire participer les habitants et travailleurs proches du quartier Regnault dans l’optique du prochain réaménagement de ses espaces publics. Les intervenants venaient sonder les usagers et faire remonter leurs remarques auprès du service aménagement de Paris La Défense, l’établissement public gestionnaire et aménageur du quartier d’affaires, ainsi qu’auprès de Claire Puissant, l’architecte du cabinet Richez missionnée sur le projet.

La réunion a donc commencé avec la colère de certains habitants, teintée de doutes à peine voilés sur l’efficacité d’une concertation publique. « J’ai assisté à plusieurs consultations publiques, mais les promesses ne sont jamais tenues ! Est-ce que nous sommes là pour vous donner une caution, caution qui ne sera pas mise en œuvre ? », poursuit ainsi ce riverain mécontent.

Le coup de sang passé, les trois habitants présents étaient invités à indiquer leurs trajets et à annoter leurs remarques sur la carte dessinée par l’architecte. Pour une habitante de la résidence de la Sirène, le croisement du boulevard circulaire est « super dangereux » avec l’avenue Gambetta : « Je vois des voitures se cartonner quasiment tous les deux jours ! »

La consultation citoyenne touche à sa fin, même si un micro-trottoir sera réalisé la semaine prochaine pour récolter plus de remarques d’usagers du quartier. Une réunion publique de présentation du projet de restructuration de l’immeuble CB3 est programmée jeudi 20 décembre à 19 h au NCI Com’square, ainsi qu’une réunion de restitution de l’ensemble des échanges sur l’aménagement du quartier Regnault, jeudi 24 janvier, au même endroit, à 19 h.

Selon Olivier Busson, seul usager à avoir fait le déplacement à toutes les consultations publiques au sujet du quartier Regnault, c’est le carrefour de la rue de Ségoffin qui poserait problème. L’accessibilité à la dalle, et notamment aux transports, serait trop compliquée, explique-t-il ce mardi soir : « Comment-expliquez vous que l’on doive zigzager, monter la dalle puis la redescendre ne serait-ce que pour prendre le RER ? », s’interroge-t-il avec l’assentiment du public.

L’origine de la dalle de la Défense, surélevée, et conçue comme un « château-fort » imperméable, complique considérablement les travaux. « Complication supplémentaire, on ne peut que difficilement tout casser pour créer une voie en souterrain pour accéder directement aux transports, car cela nécessiterait de passer par des surfaces privées qui appartiennent aux tours. Et enfin, cela aurait un coût très élevé », s’entend-t-il répondre par Paris La Défense.

« Moi ce que je ne comprends pas, c’est la façon dont vous disposez vos ascenseurs, à quoi ça sert de mettre deux ou trois ascenseurs les uns à côté des autres si vous ne pouvez pas en faire fonctionner un seul ! » ré-attaque Laurent Kern. « La Défense est un espace compliqué à gérer, notamment au niveau des ascenseurs et des escalators, malgré tout le personnel de maintenance dont c’est le quotidien, concède le service aménagement de Paris la Défense. Si nous en mettons plusieurs, c’est précisément pour que lorsqu’un tombe en panne, l’autre continue à fonctionner. »

Au cours des deux heures de réunion, la pression est retombée, même si certaines incompréhensions demeurent. « Je n’ai pas le sentiment, par rapport aux villes ou l’on sait à qui s’adresser et comment résoudre la situation avec des interlocuteurs compréhensifs, d’avoir de retours avec vous, Paris La Défense. On a un accusé de réception immédiat, mais on peut attendre 156 ans sans jamais avoir de solutions ! » Plus tard, cet habitant en manque de contact loue les réunions proposées : « Cela dit, ça semble fonctionner votre consultation, puisque même mécontent, je suis venu ! »