Depuis le 4 décembre jusqu’au 24 janvier s’échelonnent plusieurs consultations et ateliers pour recueillir puis présenter les remarques effectuées par les usagers du quartier Regnault sur la problématique de la liaison entre le quartier Regnault et la dalle de la Défense, avant de se lancer dans des travaux qui dureront quatre ans.

Mardi 4 décembre était présenté le diagnostic urbain du cabinet d’architecte Richez, puis une marche exploratrice du quartier proposée jeudi 6 décembre pour recueillir les impressions des usagers du quartier. Ces derniers n’ont cependant pas répondu en masse à l’invitation de Paris La Défense, l’établissement public gestionnaire et aménageur du quartier, du cabinet d’architecte Richez ainsi que de la société Respublica, spécialisée dans le domaine de la concertation publique.

« Nous avons prévu de fonctionner en mode théâtre, pour que la salle puisse assister à la présentation de l’architecte, Claire Puissant », prévient le service aménagement de Paris La Défense mardi soir, à l’accueil des premiers arrivés au centre de conférence NCI com square, au pied de la tour Ariane. Dans la salle, une dizaine de tables rondes attendent habitants et travailleurs du quartier.

Elles attendront longtemps : seules sept personnes ont fait le déplacement dans la salle de conférence. « Vu le nombre, on va déplacer les chaises pour se mettre en ligne face à l’écran de présentation, où seront exposées les recherches effectuées par Madame Puissant, l’architecte », préconise Tanya Desfossez, consultante pour le cabinet Respublica qui s’occupe de la médiation du projet.

« Nous avons pourtant fait de gros efforts pour communiquer sur cette concertation : on a produit beaucoup de flyers, on a fait du boîtage riverain, des annonces dans les halls d’immeubles, on est même passé par le réseau de la ville de Courbevoie pour faire du mailing et prévenir les gens ! », se défend Paris La Défense.

L’architecte Claire Puissant discute avec les riverains après la balade urbaine, pour recueillir leurs ressentis sur le quartier.

Lors de cette réunion de présentation, un problème majeur ressort. La Défense, qui fête ses 60 ans, a été conçue comme un « château-fort » imperméable. Le défi que rencontre aujourd’hui Paris La Défense est de réussir à connecter la dalle aux villes qui l’entourent. Pour ces futurs travaux, qui seront réalisés en quatre ans, c’est à Courbevoie d’être mieux reliée à la dalle par le quartier Regnault.

« Pour y parvenir, on a besoin de retours des usagers, car nous avons une connaissance technique, mais il nous manque l’avis des gens, de ceux qui pratiquent le quartier » explique Claire Puissant. L’architecte a détecté plusieurs problèmes : l’accès « confidentiel » à la terrasse Regnault, le manque d’éclairage la nuit, les trous de chantier dans la rue Regnault qui bloquent le stationnement, ou encore le fait que les bâtiments tournent le dos à la rue.

Lors de la balade nocturne, organisée de 19 à 21 h le jeudi suivant, une poignée d’usagers du quartier se sont déplacés. Débute le tour. Derrière le Cnit, les premières remarques fusent. Tanguy, qui habite à Courbevoie, pointe du doigt des escalators : « Je ne les ai jamais vu fonctionner depuis 2004 ! » L’architecte botte en touche, une employée du service aménagement de Paris La Défense réagit : « Les escalators ne font pas partie du plan d’aménagement, nous avons prévu de les remplacer par des ascenseurs. »

Quelques mètres plus loin, au passage Henri Regnault, Stéphane, qui a « usé ses baskets dans le quartier depuis 1971 » et Aurélie Taquillain, conseillère municipale comme départementale, sont formels : le passage et ses dédales d’escaliers sont devenus un point de deal de drogue. « Ces remarques sont intéressantes, parce que le cas d’un trafic de drogue, qui peut faire peur aux gens, je peux m’ajuster, augmenter l’éclairage et veiller à ne pas réduire la largeur de l’allée », explique l’architecte.

Pour Olivier Busson, commercial pour Total, qui travaille rue de Segoffin mais qui se rend régulièrement sur la dalle pour voir ses clients, le carrefour et l’accès au quartier d’affaires serait chaotique. « On est obligé de faire des détours incessants », regrette-t-il. « Moi, j’habite au square Henri Regnault, explique une dame âgée. Ça fait deux ans et demi que tout est en panne sans arrêt ! »

Ces remarques, nécessaires pour le travail d’aménagement qui transformera le quartier Regnault, sont encore trop peu nombreuses, selon le trio composé de Paris La Défense, Respublica et le cabinet d’architecte Richez. Ils appellent les citoyens, riverains et travailleurs, intéressés par le développement du quartier, à envoyer leurs « avis, envies et idées » à avis-regnault@parisladefense.com.