Le 14 novembre dernier avait lieu la journée mondiale du diabète, maladie chronique revêtant plusieurs formes, et touchant 5 % de la population française, soit environ quatre millions de personnes, dont près de 800 000 qui s’ignorent. Deux tiers des diabétiques vivent dans les zones urbaines, mais ce sont les plus précaires des citadins qui sont les plus touchés par cette maladie. Les salariés de la Défense seraient moins exposés à la maladie grâce à leur hygiène de vie.

L’entreprise de santé danoise Novo nordisk, spécialisée dans le traitement du diabète, organisait dans les locaux de l’espace de travail partagé Nextdoor, situé dans la tour Coeur Défense, une journée de sensibilisation à la maladie, pour l’expliquer, et « changer le diabète », selon Quentin Valognes, cycliste professionnel de l’équipe de cyclisme américaine sponsorisée par la société, exclusivement constituée de cyclistes ayant le diabète. En parallèle, la Fédération française des diabétiques communiquait sur les États généraux du diabète et des diabétiques, lancés il y a un an.

Trois acteurs phares étaient réunis autour de la table en cette journée mondiale du diabète. Celui qui fabrique le médicament, Novo nordisk, celui qui suit le diabète, la Fédération française des diabétiques avec Bastien Roux, et celui qui l’expertise en la personne du diabétologue Serge Halimi. « Ce qui me frappe beaucoup, c’est que cette génération, finalement, est plus active qu’auparavant, témoigne ce dernier. Cette génération des cadres, et de jeunes quadra est beaucoup moins exposée au risque du diabète. »

« Parce que contrairement à il y a 30 ans, dans ces métiers-la, souvent, on organisait des gros repas de travail, on était plus sédentaires… on a changé ces repères-là, et c’est très bien comme ça, analyse le médecin. Les salariés de la Défense sont des populations dans lesquelles se diffuse l’idée d’une bonne hygiène de vie, de ne pas manger trop gras comme les parents, ce sont généralement des gens à l’esprit au côté écolo, qui pratiquent une activité physique. »

Le spécialiste rappelle cependant que le diabète, c’est avant tout plusieurs maladies. On distingue principalement deux grands types : le diabète de type 1, insulinodépendant, est habituellement découvert chez les personnes jeunes : enfants, adolescents ou jeunes adultes, et touche environ 6 % des diabétiques. Le diabète de type 2 en touche 92 % (d’autres types de diabètes composent les 2 % restants, Ndlr), et apparaît généralement chez les personnes âgées de plus de 40 ans, bien que les premiers cas d’adolescents et d’adultes jeunes touchés apparaissent de plus en plus en France.

Le surpoids, l’obésité et le manque d’activité physique sont la cause révélatrice du diabète de type 2 chez des personnes génétiquement prédisposées.

Quentin Valognes, cycliste professionnel de la team Novo nordisk, était invité a témoigner son parcours de vie, et le traitement de sa maladie (atteint de diabète de type 1, Ndlr). Il a visité plus de 40 pays pour raconter son histoire. « Je fais beaucoup de conférences pour tenter d’’inspirer et d’éduquer les gens sur le diabète », indique le sportif qui a développé son diabète dès l’âge de six ans. « Il faut se sortir les mains des poches, s’exclame le cycliste normand. Je suis vraiment heureux, parce qu’avec ces visites, on arrive à changer le diabète. »

Concernant le diabète de type 2, le surpoids, l’obésité et le manque d’activité physique en sont les causes révélatrices chez des personnes génétiquement prédisposées. « Quel que soit notre patrimoine génétique, l’environnement joue un rôle très important », souligne Serge Halimi, qui reconnaît néanmoins que de grandes améliorations dans le domaine du soin ont été réalisées. « Avant, c’était la cour des miracles », se rappelle-t-il. « Il est vrai que le diabète de type 2 fait moins peur, généralement jusqu’au passage à l’insuline », constate Bastien Roux, de la Fédération française des diabétiques.

Chaque année, le diabète provoque environ 35 000 décès en France. « Et c’est sous-estimé, car il est difficile de distinguer la maladie d’un problème cardio-vasculaire », ajoute le diabétologue. « Le nombre de diabétiques à doublé en 20 ans, alerte Bastien Roux, c’est un vrai problème de santé publique ». Pour ce responsable des relations entreprises de la Fédération française des diabétiques, regroupant 85 associations fédérées en France, « la France n’est pas un pays de prévention » car « on a une médecine sophistiquée pour traiter la maladie, mais pas grand-chose pour la prévenir ».

La fédération a pour but d’informer, de prévenir, de défendre, d’accompagner et de soutenir les recherches ou les projets d’études sociologiques sur les besoins des diabétiques. « Nous avons lancé une consultation massive l’année dernière, pour arriver à des propositions de sorte à favoriser la prévention du diabète », informe Bastien Roux. Les États généraux du diabète et des diabétiques ont été lancés le 14 novembre dernier pour évaluer la prise en charge du diabète et des personnes diabétiques, et de porter des propositions auprès des décideurs.

« Cette année, on voulait sensibiliser les personnes qui nous entourent, confie Théo Klargaard, responsable des relations institutionnelles de Novo nordisk France, dont les locaux sont situés au 33e étage de Cœur défense, puisqu’on sait qu’il y a une prévalence du diabète dans les villes, et que les modes de vie urbains sont parfois sédentaires, accompagnés de mal bouffe ». L’entreprise est installée en France depuis 60 ans, et à Cœur défense depuis 2009, selon Béatrice Clerc, directrice générale Novo nordisk France. « Avant nous étions dans la tour le Palatin », précise-t-elle.

L’entreprise initialement créée en 1923 porte le nom d’un médecin danois, prix nobel, qui a développé l’insuline pour l’Europe. Elle serait aujourd’hui le leader mondial dans le traitement du diabète, avec notamment un site de production d’insuline à Chartes. Elle emploie 1 500 salariés en France, et l’entreprise serait ainsi le 1er employeur privé d’Eure-et-Loir, selon Théo Klagaard.